Evénement majeurs liés à l'astronomie et l'exploration spatiale en 2025

L’année 2025 est sur le point de s'achever et on peut le clamer, l’écrire même : le bilan pour l'astronomie et l'exploration spatiale aura été très dense ! 

Alors on ne peut pas tout lister ici mais entre le pic d’activité solaire, les éclipses, le retour d'Ariane (6e du nom), les découvertes du James Web Telescope... il y a du matériel ! 

Voici donc une liste (non exhaustive) des événements marquants de cette année. 

Phénomènes astronomiques marquants

Le Maximum Solaire

2025 aura été l'année du pic d'activité du cycle solaire 25 (cycle démarré en Décembre 2019). Cela s'est traduit par des aurores boréales visibles à des latitudes inhabituellement basses (notamment en France) lors de tempêtes géomagnétiques majeures.

Bien que ce phénomène soit bien moins inhabituel en Estonie, leur intensité est généralement moyenne a basse. Cette année (et l'an dernier déjà), nous avons eu droit a de très belles aurores boréales, notamment le 29 Septembre. 

Aurores Boréales à Tallinn le 29 Septembre 2025

Les Éclipses de 2025

Commençons par la Lune puisque nous avons eu droit a deux éclipses totales de Lune cette année:

- une le 14 Mars ("Lune de Sang") visible depuis les l'Amérique du Nord et une partie du de l'Amerique du Sud 

- l'autre le 7 Septembre, visible depuis la France (est du pays surtout). Malheureusement le temps n’était pas au rendez-vous et je n'ai pas pu avoir de photos de cette éclipse.

Le Soleil nous a offert une éclipse partielle cette année en guise d'amuse-bouche pour les éclipses totales de 2026 et 2027. Elle était visible en Europe le 29 Mars et en voici un cliche pris depuis l'Estonie: 

Eclipse partielle de Soleil du 29 Mars 2025

Comètes

Les comètes auront été nombreuses comme chaque année mais deux auront marque 2025: C/2025 A6 (Lemmon) et 3I/ATLAS.

La comète Lemmon, ou C/2025 A6 aura été la belle surprise de l’année car elle fut assez inattendue et pourtant aura ete presque aussi belle que Tsuchinshan-Atlas en 2024. Et surtout j'ai eu la possibilité de la shooter le 16 Octobre avec mon Vespera2.

Comète Lemmon C/2025 A6 - Octobre 2025

L'autre Comète qui aura marqué cette année fut 3I/ATLAS. Un visiteur très spécial car provenant d’au-delà de notre système solaire. 

Détectée en juillet 2025 et observée par de nombreux télescopes terrestres et spatiaux, cette comète est seulement le troisième objet confirmé en provenance d’un autre système stellaire, après ‘Oumuamua' (2017) et 2I/Borisov (2019).

Elle était au plus proche de la Terre le 19 décembre 2025, offrant aux astronomes une occasion exceptionnelle d’étudier son interaction avec le vent solaire et sa composition. Des instruments comme le Hubble Space Telescope et l’ESA’s JUICE spacecraft ont capturé des images détaillées et analysé en concert la comète, enrichissant nos connaissances sur ces objets rapides et éphémères. 

Alors que la comète interstellaire 3I/ATLAS s’approchait de son minimum de distance par rapport à la Terre, les agences spatiales internationales ont mené des exercices de défense planétaire à grande échelle, renforçant les capacités de suivi des objets potentiellement dangereux.

Les événements planétaires

La "disparition" des anneaux de Saturne fut un moment particulier aux mois de Mars et Novembre. En effet, la Terre a traversé le plan des anneaux de Saturne et, en raison de l'inclinaison, les célèbres anneaux sont devenus presque invisibles au télescope, paraissant n'être qu'un trait ultra-fin.

Opposition de Mars: le 16 janvier, la planète rouge a été au plus proche de la Terre, offrant les meilleures conditions d'observation de la décennie.

Le Bilan de l'Exploration Spatiale 

- le retour opérationnel d'Ariane 6: après son vol inaugural réussi à l'été 2024, 2025 a marqué le début des vols commerciaux réguliers pour le lanceur européen, avec notamment le lancement réussi de satellites Galileo et de la mission CSO-3 pour la défense française.

- New Glenn et EscaPADE: le lanceur lourd de Blue Origin, New Glenn, a effectué ses premiers vols très attendus, transportant notamment les sondes EscaPADE de la NASA vers Mars en novembre 2025.

- Mission Artemis III (NASA): le retour de l'humain sur la Lune une nouvelle fois reporté. Initialement prévue pour 2025, cette mission historique, qui doit faire atterrir la première femme et le prochain homme près du pôle Sud lunaire, pourrait voir son calendrier repoussé à 2026 ou 2027 en raison de retards techniques (combinaisons, atterrisseur Starship). 2025 resterait néanmoins une année cruciale de préparatifs intenses. En effet, bien que le vol habité Artemis II (autour de la Lune) ait été officiellement repoussé à début 2026 pour des raisons de sécurité liées au bouclier thermique, l'année 2025 a été cruciale pour l'assemblage final du lanceur SLS et les tests intensifs de l'équipage.

- Mission Tianwen-2 / ZhengHe (CNSA - Chine): en mai 2025, la Chine a lancé avec succès sa mission ambitieuse visant a collecter des échantillons de l'astéroïde Kamoʻoalewa puis de les ramener sur Terre.

- Essais Starship: SpaceX a poursuivi sa cadence effrénée avec plusieurs vols d'essai du Starship (versions 2.0), visant la réutilisation complète et le transfert de carburant en orbite, étapes indispensables pour les futurs alunissages. L'entreprise a dépassé le cap des 300 missions Starlink en septembre 2025, consolidant sa position dominante avec plus de 8 000 satellites actifs en orbite.

- 35 ans de Hubble: en avril, le monde a célébré les 35 ans de service du télescope spatial Hubble, qui continue de fonctionner en tandem avec le JWST malgré son âge.

- L'ISS fête ses 25 ans de présence humaine en orbite: la Station spatiale internationale (ISS) a célébré 25 années continues de présence humaine en orbite. Au total, 12 engins spatiaux ont visité l’ISS cette année, incluant cargo et équipages réguliers. Une étape particulièrement remarquable fut l’arrivée en novembre 2025 du vol Soyuz MS-28, qui a permis pour la première fois d’avoir tous les huit ports d’amarrage occupés simultanément dans l’histoire de la station.

- Fin de la mission astronomique GAIA: l’Agence spatiale européenne (ESA) a déclaré la fin de la mission du satellite GAIA en janvier 2025 après plus d’une décennie d’observations extrêmement précises des étoiles. Lancé en 2013, GAIA a catalogué près de 2 milliards d’objets célestes, révolutionnant l’astrométrie moderne et fournissant la carte 3D la plus précise de la Voie lactée. Même si le satellite est désormais désactivé, son héritage scientifique est immense, avec des dizaines de milliers de découvertes et des données qui continueront à être exploitées pendant des années.

- SPHEREx: la mission SPHEREx de la NASA, lancée en mars 2025, a commencé à cartographier le ciel en infrarouge dans de nombreuses bandes spectrales, ouvrant de nouvelles voies pour étudier la formation des galaxies et l’origine des molécules organiques dans l’univers.

- NISAR: la collaboration NISAR (NASA-ISRO Synthetic Aperture Radar), prévue pour le 30 juillet 2025, marquait l’un des projets les plus ambitieux en observation terrestre, capable de cartographier toute la planète avec une précision inédite.

Télescopes et leurs Découvertes

- Le télescope Vera C. Rubin, au Chili, a débuté les observations scientifiques. L'observatoire qui effectuera le Legacy Survey of Space and Time (LSST) devrait commencer sa gigantesque cartographie du ciel dynamique en 2025, révolutionnant l'étude des astéroïdes, de la matière noire et des phénomènes transitoires.

- James Webb fait de nouvelles découvertes
Le JWST continue ses observations profondes, et notamment l'imagerie directe d'exoplanètes. Le JWST a franchi une étape historique en mars 2025 en capturant l'image directe de TWA 7b, une exoplanète de la masse de Saturne, la plus légère jamais imagée ainsi. En octobre 2025, le JWST a analysé pour la première fois la composition chimique d'un disque de formation de lunes autour de l'exoplanète CT Cha b, révélant une richesse inattendue en carbone.

- Euclid cartographie la matière noire

Le télescope européen Euclid a publié ses premiers relevés massifs, offrant une vision sans précédent de la distribution de la matière noire dans l'Univers local.

- Station Spatiale Internationale (ISS) et Stations Nouvelles

L'ISS poursuivra ses opérations et 2025 pourrait aussi voir des progrès significatifs pour les stations spatiales commerciales  Axiom Station, stations de Blue Origin et de Voyager Space) et la station lunaire Gateway (premier module potentiellement lancé).

- L'Extremely Large Telescope progresse bien

La construction de l'Extremely Large Telescope (ELT) au Chili progresse à grands pas et devrait s'achever en 2027 pour une première ''lumière'' en 2028.

Avec son miroir primaire de 39 mètres de diamètre il sera le plus grand télescope au monde et devrait littéralement offrir un nouvel aperçu sur notre univers (voir l'article sur les plus grands telescopes).

L'Extremely Large Telescope en Janvier 2025

Les deux autres projets américains de telescopes géants, le TMT (Thirty Meter Telescope) et le GMT (Giant Magellan Telescope) ont subi divers revers importants. 

Surtout, le TMT qui devait être construit à Hawaii mais a rencontré de vives oppositions de la part de la communauté locale (considérant le Mauna Kea comme sacré). En Juin 2025, la Fondation nationale pour la science (USA) a annoncé retirer son support pour le TMT et se consacrer uniquement au GMT (Chili). Le financement de deux telescopes géants avait été un véritable problème, il semble que les manifestations locales aient au final eu la peau du TMT - pourtant le plus ambitieux des deux avec son miroir de 30 mètres, contre 25,4 mètres pour le GMT. Ce qui le place bien loin derrière les 39 mètres de l'ELT.

Il n'y a, à ce jour, pas de date de mise en service annoncée pour le GMT, certains parlent de 2030, soit bien après l'ELT.

Les découvertes en Cosmologie

Structure cosmique énorme jamais observée

Une équipe internationale menée par l’Université d’Oxford a identifié l’une des plus grandes structures en rotation de l’Univers: un filament cosmique extrêmement mince et énorme composé de galaxies, d’environ 140 millions d’années-lumière de largeur. Cette structure donne de nouvelles pistes pour comprendre comment les grandes structures de l’univers se forment et s’organisent.

Détection d’un objet de matière noire extrêmement léger
Des astronomes ont détecté le plus faible objet sombre jamais observé à une distance cosmologique, grâce à l’effet gravitationnel exercé sur la lumière, ce qui constitue une étape importante pour étudier la nature de la matière noire, l’un des plus grands mystères en cosmologie. 

Trou noir le plus ancien jamais confirmé
Une équipe internationale a identifié le trou noir le plus distant jamais observé, présent seulement 500 millions d’années après le Big Bang. Cela signifie qu’il existait déjà un trou noir supermassif très tôt dans l’histoire de l’univers, ce qui pose des questions sur les temps et mécanismes nécessaires à leur formation. 

Repenser l’énergie noire
Des résultats publiés en novembre 2025 remettent en question l’un des fondements de notre modèle cosmologique: l’idée que l’énergie noire reste constante dans le temps. De nouvelles observations suggèrent que sa densité pourrait évoluer, ce qui aurait des implications profondes sur la façon dont l’univers accélère et pourrait finir sa vie. Cette remise en cause ne signifie pas que la théorie est fausse, mais elle ouvre la porte à de nouveaux modèles cosmologiques et à une possible révision de notre compréhension des forces qui gouvernent l’univers.

Observation possible d’un phénomène inédit: la « superkilonova »
En août 2025, les instruments LIGO et Virgo ont détecté un signal accompagnant le phénomène AT2025ulz qui pourrait correspondre à la première observation d’une « superkilonova », une explosion combinant des caractéristiques de kilonova (fusion d’étoiles à neutrons) et de supernova, un type d’événement stellaire encore théorisé mais pas encore clairement observé auparavant. 

Approfondissement des tensions cosmologiques
Un des problèmes persistants concerne la constante de Hubble, un désaccord entre la vitesse d’expansion mesurée localement et celle déduite du fond diffus cosmologique. En 2025, des discussions, des conférences et des publications scientifiques ont continué à analyser ces tensions, consolidant les contraintes et ouvrant des pistes vers de nouvelles théories ou modèles au-delà du modèle standard ΛCDM.

Grandes données et nouvelles cartes de l’univers
Des installations nouvelles ou en développement comme le Rubin Observatory ont commencé à produire des images et des données spectaculaires qui, même si leur plein impact cosmologique se déploiera sur les années à venir, ont déjà permis des découvertes majeures dans la structure à grande échelle du cosmos ainsi que dans la détection d’astéroïdes et d’objets transitoires