La perte nette de la compagnie aérienne estonienne a plus que triplé et atteint 170,5 millions d'EEK (environ 11,1 million d'euros) en 2008 contre 52 millions d'EEK en 2007.
Les revenus ont augmenté de 6% à 1,46 milliards de couronnes mais le prix du carburant durant une bonne partie de l'année, la baisse de la demande et probablement une mauvaise gestion/stratégie ont détérioré les résultats de l'opérateur national.
L'entreprise n'a plus connu la rentabilité depuis 2006 et a mis en place un vaste plan d'économies tout en proposant de (trop?) nombreuses nouvelles destinations. Des vols de Tallinn vers St Pétersbourg et de Tartu vers Stockholm sont déjà prévus.
Estonian Air a aussi profité des départs respectifs de KLM et Easyjet -toujours présent vers Londres- pour relancer ses lignes vers Amsterdam et Berlin.
Estonian Air dessert ses 22 destinations européennes avec 6 appareils. Deux Boeing achetés dans les années 90 ont été abandonnés et devaient être remplacés en Avril par des Bombardier CRJ900 de 90 sièges. Ceux-ci présentent cependant des retards de livraison et Estonian Air se refuse à donner une date.
Ces 3 nouveaux appareils permettraient d'ouvrir de nouvelles lignes vers Zurich et Dusseldorf et de voler plus fréquement vers Bruxelles, Moscou et Paris
L'entreprise a cependant besoin d'un partenraire stratégique fort pour survivre. Après le refus du gouvernement estonien de se séparer de ses 34%, SAS a annoncé son désir de se séparer de ses 49% dans Estonian Air afin de se concentrer sur le marché nordique. La banque d'investissements Cresco possède les 17% restant.
Cet article est une réponse à certains medias russes ayant qualifié le mémorial à la Guerre d’Indépendance estonienne d’hommage au nazisme.
Ce weekend, je me suis enfin rendu sur Vabaduse Valjäk (Place de la Liberté) afin de me promener au pied du mémorial récemment inauguré et de la croix de la Liberté qui domine désormais la place éponyme.
Le monument et la place, elle-même restaurée et qui sera désormais piétonne, donnent un aspect propre et clair à l’entrée de la vieille ville. Le monument et sa croix translucides, illuminés de nuit, sont un hommage à la Guerre de 1918-1920 ayant conduit à la première indépendance de l’Estonie.
Cependant, le mémorial célèbre bien plus que cette guerre. Il est le symbole de l’indépendance (retrouvée en 1991) et de la Liberté d’une nation qui a trop souvent été placée sous le joug de nombreux envahisseurs.
Une partie du mur Est du bastion d’Ingermanland a été détruit afin de permettre la construction du monument mais cette section du mur des fortifications a été restaurée, incluse et mise en valeur au sein du mémorial. D’autres fouilles ont eu lieu sur le site.
Les discussions afin de décider de la construction du mémorial ont duré des années et de nombreuses compétitions ont été organisées dans le but de définir le projet, son emplacement et son design. Ces débats ne sont cependant pas comparables à la ferveur populaire et aux critiques adressées concernant le coût et l’esthétique du monument.
Certains, notamment le voisin de l’est, ont été plus incisifs, je dirai même insultants, en qualifiant ce monument d’hommage au nazisme. Ils ont surtout trouvé une bonne occasion de se taire et montré leur profonde ignorance de l’Histoire. Ou peut-être est-ce dû au fait (comme le souligne un lecteur dans un commentaire d’un précédent billet) que toute allusion à l’indépendance de l’Estonie rend le grand voisin russe malade ?
La falsification de l’Histoire et « l’ignorance volontaire » de la vérité ne sont pas des excuses à cette accusation et ne font que renforcer la bassesse de ses attaques argumentées par des faits non établis ou détournés.
En effet, certains médias russes ont déclaré que le nouveau monument érigé dans la capitale estonienne était un hommage rendu aux soldats ayant combattu aux côtés des Nazis durant le seconde guerre mondiale.
Rappelons tout d’abord que la croix dominant le monument est inspirée de la croix potencée de la médaille rendant hommage aux Estoniens ayant combattu l’empire russe durant la guerre d’indépendance entre 1918 et 1920 et n’a absolument aucun lien avec la croix gammée nazie.
Ces médias russes ont également souligné dans leur propos que l’adoption de cette insigne par les unités estoniennes ayant combattu dans l’armée nazie contre les soviétiques durant la seconde guerre mondiale glorifie le nazisme.
Encore une fois, revenons à l’origine ce cette croix qui est la Croix de la Liberté, la plus haute distinction estonienne, créée en… 1919, bien avant l’ère nazie et l’invasion de la peste brune en Europe. Elle vient récompenser des services rendus durant la guerre d’indépendance estonienne.
L’adoption de cette insigne par les Estoniens enrôlés dans l’armée allemande est donc toute naturelle puisqu’elle est le symbole de leur indépendance et de leur liberté passée (et donc de l’espoir de son retour). Cela pouvait par ailleurs constituer un bon moyen de retrouver ses compagnons dans la foule.
J’ajouterais que les Estoniens ayant combattu du côté allemand n’ont pas toujours eu le choix (nombre d’entre eux ont d’ailleurs préféré tenter le voyage risqué vers la Finlande pour y combattre) et que les soviétiques ont usé des mêmes méthodes et n’ont pas hésiter à puiser dans la population de force lorsqu’ils avaient besoin de sang estonien (des pays baltes en général) pour son armée.
Les Estoniens ont-ils vraiment eu le choix ? Ils ont servi des deux côtés, certains combattant l’occupation nazie et d’autres servant dans l’armée allemande afin d’empêcher le retour des soviétiques amenant avec eux la terreur.
Depuis leur indépendance en 1991, certains ont mis en avant le fait que, pour les pays baltes, la Seconde Guerre Mondiale ne fut qu’un choix entre deux puissances maléfiques. Communisme ou nazisme, avaient-ils le pouvoir de décider ? Peuvent-ils être tenus responsables ? Absolument pas ! Ils ont cependant payé un très lourd tribut en vies humaines (et en patrimoine) et ont le droit de célébrer leur Liberté et d’user leurs symboles nationaux.
La Russie cependant traite toute tentative de mettre à égalité les deux axes du mal durant cette guerre de « falsification » de l’Histoire et d’affront à la mémoire des troupes soviétiques ayant combattu le nazisme.
Notons au passage que des Russes anti-communistes ont servi les Nazis et adopté d’anciennes insignes nationales que Moscou a remis au goût du jour depuis la chute de l’URSS. Martin Jashko, porte-parole du Ministre de la Défense, provoque et explique : « nous pourrions argumenter de la même manière que le drapeau russe blanc, bleu et rouge ou le drapeau de St Andrew… utilisés par ces unités aux côtés des nazis sont devenus des symboles associés au nazisme aujourd’hui ».
L’Histoire de la guerre et les relations avec le voisin russe sont hyper-sensibles du fait de la présence d’une importante population d’ethnie russe sur le territoire estonien - environ 25% de la population.
Et pour illustrer ce billet, un peu de JJG pour expliquer...
Et voici les photos tant attendues du tout nouveau monument construit place de la liberté (vabaduse valjäk). Le résultat est plutôt propre et ne dépayse finalement pas trop le paysage.
Et vous, qu'en pensez-vous? Cliquez sur les images pour agrandir
Indrek, le deuxième volet du cycle Vérité et Justice de l'écrivain estonien A. H. Tammsaare, vient de paraitre chez Gaïa éditions.
Gaïa publie sur deux ans, 2009 et 2010, et en cinq volumes, la première édition française intégrale de Vérité et justice directement traduite de l’estonien. Le premier volet La Colline-du-Voleur est paru en janvier 2009.
Roman traduit de l'estonien par Jean Pascal Ollivry.
« J'ai rarement lu un livre plus beau » Jean Giono
Résumé :
Parti de la ferme paternelle pour étudier dans l'établissement de première catégorie " de monsieur Maurus, Indrek est habité par de grandes espérances. Or ses attentes exaltées se heurtent rapidement à la somme des tracasseries quotidiennes. Surnommé "Grand Couillon" par les autres élèves à cause de sa naïveté de paysan mal dégrossi, il se fait rouler par de plus rusés et découvre très vite que c'est l'argent qui mène le monde. N'ayant pas de quoi payer sa scolarité, il est contraint d'effectuer diverses tâches au sein de l'école au détriment de son assiduité aux cours. Indrek n'a de cesse de chercher des réponses aux grandes questions et toutes les occasions sont bonnes pour mener à bien sa quête spirituelle et philosophique. Au cours de sa recherche de la Vérité, se mêlent dans son esprit la position sacrée des saintes Ecritures, les théories qui circulent sous le manteau - de Nietzsche à Darwin - ou l'avènement du socialisme. Avec un art romanesque consommé, un sens du détail au plus près de la réalité, l'auteur relate le parcours initiatique d'un jeune Estonien à la fin du XIXe siècle. Indrek et les quatre autres volumes brossent un tableau de l'Estonie, et de l'Europe, au tournant du XXe siècle. Une fresque dans laquelle l'auteur dévoile les aspirations de chacun aux prises avec les contraintes sociales ou les préjugés moraux. C'est toute la condition humaine qui est exposée ici.
L'auteur
Anton Hansen, de son nom de plume Tammsaare, naît en Estonie en 1878. Féru de littérature et avide de connaissance, il suit des études poussées dans de nombreux domaines. Il publie un premier recueil de nouvelles, suivi par de plusieurs récits. Il s'installe à Tallinn en 1919 et ne cesse de travailler jusqu'à sa mort en 1940. Traducteur de Dostoïevski et d'Oscar Wilde, A. H. Tammsaare écrit les cinq volumes de Vérité et Justice entre 1926 et 1933. Après La Colline-du-Voleur, Indrek est le second volet de ce grand classique estonien.
La saga
Saga familiale et philosophique embrassant un demi-siècle d’histoire estonienne, Vérité et Justice est aussi un roman de formation retraçant l’évolution spirituelle d’Indrek, un jeune paysan qui devient un intellectuel. Chaque volume illustre un aspect de la lutte de l’homme contre les forces qui orientent son destin : lutte contre la terre, contre Dieu, contre la société et contre soi-même, avant la résignation finale qui apparaît comme la condition nécessaire pour accéder à un bonheur relatif. La quête de la vérité et de la justice, aspiration humaine fondamentale qui donne son titre au roman, est un espoir toujours déçu qui aboutit souvent au résultat opposé : le mensonge et l’injustice.