Kamatahvel, la gourmandise nationale estonienne


Kama barre

Certains des produits alimentaires les plus intéressants ont vu le jour durant des périodes de privation.   
La chicorée par exemple a été utilisée pour la première fois durant la Guerre Civil américaine alors que les grains de café se faisaient rares. C’est aujourd’hui un produit facilement accessible dans la plupart des magasins que nous connaissons.
De même en Estonie, lorsque le chocolat se raréfia  dans les années 70, un substitut fut créé.

Lorsque la crise frappe de plein fouet, il existe une catégorie de produits que peu seraient prêts a abandonner pour économiser quelques deniers : les aliments-réconfort (ou aliment-doudou). C’est le cas du chocolat.

Cependant, le chocolat ne fut pas toujours disponible dans les rayons de tous les pays. En 1976, la crise du cacao affecta fortement l’approvisionnement et les prix (multipliés par 5) des précieuses fèves.



Dans les pays de l’ex-URSS, le chocolat disparut quasi-totalement de la circulation.

Cependant, Kalev, le seul fabricant de chocolat estonien, avait anticipé la pénurie et commencé à travailler sur une alternative. Dans les années 60 déjà, le chocolatier avait expérimenté une barre de faux chocolat à base de kama, une farine traditionnelle d’Estonie (et de Finlande) composée de seigle, d’avoine (ou de blé), d’orge et de pois.

C’est un composant ancestral de l’alimentation estonienne. Non périssable, facile à transporter et nourrissant, la farine de kama fut utilisée par les paysans qui la mélangeait généralement avec du lait tourné ou du yaourt – des recettes encore d’actualité.

Sur ce modèle, les équipes de Kalev décidèrent de mélanger la farine de kama avec du café, du lait évaporé, du sucre et de la poudre de cacao (et quelques autres ingrédients afin de créer la barre de Kama ou Kamatahvel.

Martin Kala: L'Estonien est un loup pour l'Estonien

Basé à Bruxelles, Martin Kala est un journaliste/éditorialiste estonien pour Postimees. Il nous livre dans l'article suivant son avis sur le patriotisme estonien. Source PressEurop, article publié en Août 2009.

Les Estoniens aiment communier sous le drapeau à l'occasion de grandes fêtes nationales. Mais au quotidien, ils communiquent peu entre eux, et c'est pour cela qu'ils font partie des Européens les moins heureux, estime le quotidien Postimees.



L’indice du bonheur mondial - le Happy Planet Index – place l’Estonie au plus bas de l’échelle en Europe. Que pouvons-nous en conclure ? D'après les travaux du Happy Planet Index, ce résultat s'explique par l’absence de cohésion sociale et de sentiment d’appartenance commune. Un Estonien ne se sent généralement pas à l’aise que parmi ses amis. Quant au reste du monde, il le boude en fronçant ses sourcils d’un air soupçonneux.

Un Estonien qui visite les grandes villes du monde, est parfois surpris par les règles de société. Etant assez direct de nature, la politesse et la formalité des relations peuvent lui paraître comme étranges et lointaines. Il ne tardera pas à découvrir que cette politesse est également valable dans la rue. Dans le métro, lorsque quelqu’un marche sur le pied d’une autre personne, les deux s’excusent – l’un pour avoir marché sur le pied, l’autre pour avoir laissé ses pieds traîner. Il existe une solidarité entre humains, une solidarité entre étrangers – chose qu’un Estonien ne connaît pas encore.

Le sentiment d’être étrangers les uns aux autres nous suit dans notre quotidien. Un jour, par exemple, devant la porte d’entrée de l’immeuble de mes parents, je fouillais péniblement dans mon sac afin de trouver mes clés. Derrière moi, un homme attendait en tripotant impatiemment son trousseau de clés. Quand j’ai enfin retrouvé mes clés, j’ai tenu la porte à ce baraqué pour qu’il puisse entrer et il a ouvert la porte de l’appartement en face de chez mes parents sans un merci ou un quelconque signe de tête !

L'Estonien est un loup pour l'Estonien

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